Parfois, il pense qu'il aurait dû accepter le travail que son père lui offrait dans l'entreprise familiale : un emploi tranquille, des horaires fixes, une vie ordonnée avec une jolie petite maison, une épouse et deux enfants... Mais cela aurait trop réjoui le vieux, qui aurait saisi l'occasion de le rabaisser à chaque repas de famille le week-end. Non, décidément, sa décision était la bonne !
La porte s’ouvrit avec fracas, elle se tenait debout devant lui menaçante, l’arme pointée vers lui. Il pouvait sentir son cœur battre dans sa poitrine, le sang pulsant dans ses veines. Son esprit était en ébullition, cherchant désespérément une issue. Devait-il se battre ou fuir? La tension dans la pièce était palpable, comme si le temps s’était figé. Soudain, elle parla d’une voix glaciale : “Ton heure est venue, mon ami. Tu n’as nulle part où te cacher.” Il déglutit difficilement, essayant de rassembler ses pensées. Il avait toujours été un homme de réflexion, pas de confrontation physique. Mais il n’avait pas le choix maintenant. Il devait agir. Il jeta un coup d’œil autour de lui, cherchant un moyen de s’échapper. La fenêtre était trop haute pour sauter, et la porte était bloquée par son assaillante. Il se sentait pris au piège
“Tu n’avais pas le droit, c’était mon enquête!” hurla-t-elle, la rage palpable dans chaque syllabe. Elle le fixait intensément, son regard aussi tranchant que la lame d’un couteau. La pièce était plongée dans un silence tendu, seulement brisé par le faible cliquetis de l’arme qu’elle pointait sur lui. Il restait immobile, conscient que chaque mouvement pourrait être fatal. “Je t’ai fait confiance, et tu m’as trahie,” continua-t-elle, sa voix tremblante de colère et de trahison.
Le détective leva doucement la main en signe d’apaisement, son regard croisant celui, enflammé, de la femme. “Écoute, je sais que tu es en colère, et tu as toutes les raisons de l’être,” commença-t-il d’une voix calme et posée. “Mais crois-moi, je n’ai jamais voulu te trahir. J’ai agi parce que je pensais que c’était la meilleure façon de protéger l’enquête… de nous protéger tous les deux.”
Il se tut, attendant que la tension descende, tout en avalant une gorgée de whisky. La pièce était plongée dans un silence lourd, seulement interrompu par les bruits de circulation et les klaxons de la rue. La femme, fixait le détective d’un air à la fois furieux et désespéré. “Je veux y croire,” dit-elle finalement, sa voix tremblante trahissant son conflit intérieur. “Mais comment peux-tu me demander de te faire confiance après tout ce qui s’est passé ?”
Un soupir de soulagement s’échappa des lèvres du détective alors qu’il observait l’arme s’abaisser. “Merci,” dit-il doucement, un sourire prudent se dessinant sur son visage. “Je savais que tu écouterais la raison. Ensemble, nous sommes imbattables, et cette enquête mérite notre collaboration, pas notre conflit.”
Ok" dit il en saisissant le combiné du téléphone :"je l'appelle et je lui dit que désormais nous travaillons ensemble" “Non,” dit-elle fermement, “attends. J’ai une meilleure idée.” Elle raccrocha le téléphone et se tourna vers lui, ses yeux brillant d’une détermination froide. “Ne lui dis rien. Je travaillerai dans l’ombre. J’ai des doutes à son sujet, et je pense qu’il est coupable.” Il la regarda, surpris par le changement soudain de plan. “Tu es sûre ? Cela pourrait être dangereux de jouer à ce jeu sans lui en parler.”
Elle acquiesça, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. “C’est exactement pour ça que je dois le faire. Si mes soupçons sont corrects, il ne doit pas savoir que je suis sur sa piste. Et toi, tu dois continuer comme si de rien n’était. Agis normalement, mais garde les yeux ouverts. On ne sait jamais ce qu’on pourrait découvrir.” Il hocha la tête, comprenant la gravité de la situation. “D’accord. Je te fais confiance. Fais juste attention à toi.”. Il se leva et s'approcha d'elle pour lui allumer son éternel cigarillo qui ne la quittait jamais.
Le silence s’installa un moment, chacun perdu dans ses pensées. Puis, elle rompit le silence, sa voix basse et sérieuse. “Il y a quelque chose que tu dois savoir,” commença-t-elle, “cette affaire… est plus compliquée qu’elle n’y paraît. Il y a des enjeux plus grands que nous l’imaginions.” Elle laissa échapper un fin filet de fumée. “Très bien, concentrons-nous,” dit-elle avec une intensité mesurée. “Les révélations à venir pourraient non seulement bouleverser cette enquête mais aussi remettre en question tout ce que nous pensions savoir.” Elle s’inclina légèrement, leur proximité renforçant le sérieux de leur échange.
Avec un geste fluide et décidé, elle s’empara d’une chaise et la tira pour s’asseoir face à lui. Leurs regards se croisèrent, et un frisson d’anticipation parcourut la pièce. “Écoute,” dit-elle, sa voix portant le poids de leur mission secrète, “nous devons être prudents. Chaque mouvement doit être calculé avec précision.” Il acquiesça, ses yeux ne quittant pas les siens. “Je suis prêt. Dis-moi ce que tu as en tête.” Elle pencha la tête, son regard scrutant le sien. “Nous allons monter une opération sous couverture. Je vais infiltrer son cercle le plus proche et toi, tu seras mes yeux et mes oreilles de l’extérieur. Ensemble, nous découvrirons la vérité.” Il sentit l’adrénaline monter. “C’est risqué, mais je suis avec toi. On va le faire.” Un sourire complice se forma sur leurs lèvres. Ils étaient unis par un but commun, prêts à affronter les dangers qui les attendaient. La partie d’échecs venait de commencer
“Permets-moi de boucler ce dossier, puis nous sortirons pour grignoter quelque chose. Mon estomac est vide depuis l’aube,” déclara-t-il en prenant place devant le clavier de la machine à écrire. Elle le contempla, incliné sur son ouvrage, les touches résonnant avec une cadence constante. Elle médita sur son choix, convaincue qu’ils formaient une équipe efficace et que leur collaboration serait fructueuse.
Elle resta là, à le regarder marteler les touches avec ardeur, un verre de whisky à la main et un cigarillo entre les lèvres. Une attirance inattendue pour cet homme s’empara d’elle. Elle se surprit à esquisser un sourire, son cœur battant un peu plus fort. Il y avait quelque chose chez lui, une intensité, une passion pour son travail qui la captivait. Elle prit une longue bouffée de son cigarillo, laissant la fumée s’échapper lentement, comme pour calmer les palpitations de son cœur. “Tu es impressionnant, tu sais ?” lança-t-elle, sa voix trahissant une pointe d’admiration. Il s’arrêta un instant, levant les yeux vers elle avec un air interrogateur. “Oh ? Et qu’est-ce qui te fait dire ça ?” demanda-t-il, un brin de curiosité dans le regard. “La façon dont tu te consacres à ton travail. C’est… c’est inspirant,” répondit-elle, avant de prendre une autre gorgée de whisky, cherchant du réconfort dans la chaleur de l’alcool. Il sourit, touché par ses mots. “Eh bien, j’espère que cette inspiration est contagieuse. Nous avons une longue nuit devant nous.” Il se remit à taper, mais cette fois, il y avait un rythme nouveau, comme si la présence d’elle à ses côtés lui donnait une nouvelle énergie. Elle resta silencieuse, observant le ballet de ses doigts sur le clavier, et se dit que, peut-être, cette attirance n’était pas si inattendue après tout. Ils étaient deux âmes semblables, unies par le désir de découvrir la vérité, peu importe où elle les mènerait.
Il s’assit lentement, sentant le poids de la journée sur ses épaules. Il passa une main sur son visage, frottant ses yeux fatigués. “Peut-être juste quelques minutes,” se dit-il, en espérant que ce court repos lui donnerait l’énergie nécessaire pour continuer. Il inclina son fauteuil en arrière, fermant les yeux, et se laissa emporter par le rythme apaisant de sa respiration. Le monde extérieur s’estompa, et il se retrouva flottant dans un espace de calme et de tranquillité. Là, dans l’obscurité derrière ses paupières, il trouva un refuge temporaire contre les exigences incessantes de son métier. Le détective savait qu’il ne pouvait pas se permettre un long sommeil, mais il s’accorda ce moment de répit. Après tout, même les esprits les plus vifs ont besoin de recharger leurs batteries pour affronter les défis à venir. Après quelques minutes, il se redressa sur son fauteuil et ralluma un cigarillo. "Allons-y" finit-il par dire en se redressant d'un bond
“Parfait,” répondit-elle en éteignant son cigarillo. “J’ai hâte de sortir d’ici et de voir du monde.” Elle se leva, ajustant sa tenue avec une élégance naturelle. Ils jetèrent un dernier regard par la fenêtre, perçant l’obscurité de la ville qui s’étendait devant eux. Les lumières scintillantes des rues semblaient les appeler, promettant une évasion bien méritée après les heures passées dans l’ombre de leurs enquêtes. “Le monde continue de tourner, peu importe nos affaires,” dit-elle, plus pour elle-même que pour lui. “Et ce soir, nous faisons partie de ce monde, pas seulement de ses ombres.”
Ils vérifièrent une dernière fois leurs armes, s’assurant qu’elles étaient chargées et prêtes à l’emploi. “On ne sait jamais sur quoi on peut tomber,” dit-il, sa main fermement posée sur le pistolet. “La prudence est notre meilleure alliée,” ajouta-t-elle, le petit revolver dans sa main. Le poids de l’arme lui donnait un sentiment de sécurité, malgré les dangers qui rôdaient dans l’ombre de chaque coin de rue. Ils sortirent dans la fraîcheur de la nuit, leurs sens en alerte. Chaque bruit, chaque mouvement pouvait signifier une menace. Mais ils étaient déterminés à ne pas se laisser dominer par la peur. Après tout, ils étaient des chasseurs, pas des proies. La ville nocturne les accueillit avec ses bruits et ses lumières, mais ils ne se laissèrent pas distraire. Ils marchèrent côte à côte, leurs yeux scrutant l’obscurité, prêts à affronter tout ce qui pourrait surgir de la nuit.
